dimanche 14 avril 2013

A la volette !

Pigeon, vole (Tauben fliegen auf) - de Melinda Nadj Abonji

Résumé :

Née en Voïvodine (région de Serbie parlant le hongrois), Ildikô a d'abord été élevée par sa grand-mère. À six ans, elle rejoint ses parents en Suisse.
Deux patries, deux langues, deux libertés. Ildikô raconte alternativement des histoires d'émigration et des anecdotes de Voïvodine : la Mercedes embourbée sur les routes défoncées de l'ex-Yougoslavie, le quotidien dans le restaurant de ses parents en Suisse où elle donne un coup de main avec sa sœur Nomi, les bouches édentées de sa famille restée au pays, les échos de la guerre à la télévision, la dure conquête de sa liberté, les confidences de Mamika, sa grand-mère...

Avis :

Une autofiction sans prétention.



Ildikô est une immigrée yougoslave de Voïvodine en Suisse. Elle est des deux patries. Lors de la guerre de Yougoslavie, elle est partagée entre un sentiment de sécurité en étant en Suisse, et un sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa famille restée au pays.

Dans le mouvement des romans d'identité qui a cours depuis quelques années dans les pays germaniques, Pigeon, vole raconte le déchirement entre deux identités de cette jeune fille : est-elle serbe ? est-elle suisse ? En tant que membre d'une minorité en Yougoslavie (les serbes parlant le hongrois), le roman est très particulier.
Jeune étudiante, c'est aussi pour Ildikô un moment décisif de la construction de son identité.


L'auteure fait par de très jolis souvenirs (personnels ou non ? on ne sait pas) de sa Voïvodine, de son enfance ou de ses vacances là-bas. Ces moments sont pleins de couleurs et de chaleur.
Parallèlement, on voit aussi les difficultés de sa famille à s'intégrer en Suisse, et la discrimination dont certains font preuve envers eux : on remet en cause leur aptitude à gérer le restaurant alors qu'ils tenaient une blanchisserie auparavant, auraient-ils payé des dessous de table aux anciens proprios ? Et entre autres, le jour où elle doit nettoyer les toilettes du resto qu'un client a barbouillé de sa merde...

D'autre part, on a la relation parent-enfant. Elle est compliquée ici, car les filles, Ildikô&Nomi sont arrivées plus tard. Elles ont vécu plusieurs années sans leurs parents, ils ont été des étrangers pour elles. Les relations sont tendues. D'autant plus avec le contexte de guerre : les parents s'inquiètent pour leur famille et pensent que leurs filles ne comprennent pas leur douleur. Pourtant la Voïvodine, c'est aussi chez elles...




Je m'attendais à un récit plus poussé sur l'histoire de la Serbie qu'on connaît peu. J'ai été un peu déçue sur ce point. Ce sont surtout les réflexions d'Ildikô sur sa vie et sur sa place dans le monde.



Lu pour les challenges :

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